
La foule, compacte, dense.
Promiscuités corporelles, pénétrations des intimités, contacts physiques...
Un vieillard sénégalais et les breloques qu'il n'a pas vendues... La fatigue sur ses traits, la fatigue dans ses tripes.
Une jeune mère divorcée, venue de nulle part, et qui n'ira sans doute nulle part, tout occupée qu'elle est à faire s'envoler ses enfants. Les boulets Amour et Haine accrochés à ses pieds, les démons des administrations flottant sur ses paquets de couches.
Une petite collégienne aux dents inesthétiques, sans patience, pleine encore de cette candeur enfantine qui croit que si la vie est un combat, ce n'est qu'à cause du laxisme de quelques-uns, et que tout se pourrait réparer.
Une vieille dame en tailleur, à la recherche d'un sourire, d'une oreille, d'un peu d'affection.
Une jeune coiffeuse bien décidée à prolonger sa candeur enfantine, et à croire en la bonté humaine, pour peu qu'on force un peu le passage des bonnes intentions dans des coeurs sinueux et durcis par les pierres.
Une lycéene tentant de faire abstraction des autres, d'oublier ces détails de la vie quotidienne, peut-être par un peu de cécité émotionnelle. Les cours de physique deviennent alors un mur, un rempart infranchissable entre elle et eux.
Deux jeunes garçons, à l'âge où l'on est encore merdeux, à l'âge où l'on devient responsable. Aider les autres, et soudain, cacher sa bienveillance sous quelques grammes de déconnade. Qui serait dupe?
Deux vieilles commères, un peu aigries, qui n'ont sans doute pas tout compris, et qui dans le fond, occupées qu'elles seront à dénigrer le voyage, ne sauront pas ressentir ce trop plein d'amour que les scènes de la vie savent inspirer.
Une fille. Peut-être une femme. Entre deux âges, entre deux situations. Autrefois paradoxe, aujourd'hui marginalisée. En construction. Ou en reconstruction. Dans l'alternative. Dans l'attente. Terrée dans un angle. Pas vraiment parmi eux. Encore moins séparée d'eux. Elle les aime... Si bêtement... Sans même le leur dire, sans même le leur montrer... nonobstant en le cachant sous les grammes de déconnades de ses voisins de gauche.
Scènes de bus. Mélange des couleurs. Mélange des idées. Mélanges des caractères. Entente tacite, harmonie enfouie...
Et parce que seul un merdeux aura le courage de se déclarer, alors un refrain tout simple prendra tout son sens pour ceux qui sauront le lire...
"Chacun sa route, chacun son chemin, chacun ses rêves, chacun son Destin... PASSE LE MESSAGE A TON VOISIN"...
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